SEGALEN (Victor). Stèles. « Pei-King », « des presses du Pei - Lot 105

Lot 105
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18000 - 20000 EUR
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SEGALEN (Victor). Stèles. « Pei-King », « des presses du Pei - Lot 105
SEGALEN (Victor). Stèles. « Pei-King », « des presses du Pei-T'ang », 1912. Volume de format 28,7 x 14,1 cm : feuilles de différentes tailles imprimées sur une seule face, jointes et pliées à la chinoise en portefeuille régulier formant 106 pp. dont plusieurs blanches, papier gris appliqué sur les première et dernière pages en guise de couverture, pièce de titre imprimée collée verticalement sur la première page de couverture ; le tout placé entre deux ais de bois dont le premier avec titre chinois gravé et rehaussé de vert (« 古今碑録 » soit, selon la traduction de Victor Segalen, « Recueil de stèles anciennes et quotidiennes »), liettes de toile grège ; infimes rayures sur les plats dont un avec discrète restauration ; quelques mouillures (reliure de l'éditeur). Le tout placé dans un boîtier cartonné brun à mors de percaline noire (Julie Nadot). ÉDITION ORIGINALE, HORS COMMERCE, UN DES 81 EXEMPLAIRES NUMEROTES SUR PAPIER IMPERIAL DE COREE (n° 28). Composée sur les presses lazaristes de Pékin en mai et juin 1912, et sortie le 13 août 1912, cette édition comprend à peine 286 exemplaires « non commis à la vente » : 81 sur papier de Corée (nombre symbolique correspondant au nombre des dalles de la terrasse du temple du Ciel) dont les 21 premiers sur papier fort ; 1 exemplaire de passe non numéroté sur ce même papier, 2 exemplaires sur chine (l'un personnel, l'autre pour son épouse Yvonne) et 2 exemplaires sur japon (un personnel, un en réserve). Ces 86 exemplaires furent destinés à l'auteur, à ses parents et ses amis, ainsi qu'à des personnalités comme Paul Claudel (dédicataire de l'oeuvre), Claude Debussy, André Gide, Pierre Loti, le philosophe Jules de Gaultier ou le sinologue Édouard Chavannes. Les 200 autres furent tirés sur vélin. L'édition de 1912 de Stèles fut la seule corrigée de la main de Victor Segalen. Envoi autographe signé enrichi de la fin d'une « stèle » alors inédite, avec son épigraphe chinoise extraite d'un classique « À JEAN LARTIGUE, d'une nouvelle & vivace affection. Pei-King, août 1912... » INTITULEE « DEUX PINCEAUX, UN COEUR » DANS LES MANUSCRITS DE VICTOR SEGALEN, LA « STELE » DONT LE PRESENT ENVOI CITE LES DERNIERES STROPHES, fut publiée pour la première fois dans « Stèles inédites », par Marie-Jeanne Dury dans la revue Création (t. IV, octobre 1973,). Victor Segalen en omet toutefois ici le nom « Mi Yuan », « jardin secret », expression littéraire désignant l'amitié parfaite, qu'il laisse en blanc (« C'est , là-bas, qui écrit »). L'épigraphe en chinois de cette « stèle », « 元白夢魂銜杯花下 » se lit « yuan bai meng hun xian bei hua xia », et signifie « Yuan-Zhen et Bai Ju-yi rêvant, la coupe aux lèvres sous les fleurs ». Victor Segalen l'a relevée dans le recueil Allusions littéraires que le sinologue Corentin Pétillon avait publié en 1895 (n° 8 de la collection Variétés sinologiques, imprimerie de la mission catholique de Shanghai), et qui était ainsi traduite : « L'esprit de Yuen et Pé rêva qu'ils buvaient ensemble (mordaient la coupe) sous les bosquets fleuris. Ces deux amis, l'un ministre et l'autre président de ministère, allaient parfois se promener dans les jardins de la bonzerie 茲恩寺 [Zi'en si]. Or, un jour Pé Kiu-i [白]居易, saisi subitement de la pensée de Yuen Tchen [元]楨 qui venait de partir pour 梁州 [Liang-zhou] composa des vers sur ces entretiens intimes. À cet instant aussi une inspiration analogue s'emparait de Pé et lui dictait le même souvenir poétique. Ce fait prouve que malgré les distances, LES COEURS DES AMIS SONT TOUJOURS À L'UNISSON. » Corentin Pétillon avait extrait cette belle anecdote d'un ouvrage de Dong Chengzhong (董成重), Demande originelle sur L'Éducation primaire (幼学求源), commentaire sur La Forêt de jade de l'éducation primaire, dit aussi Éducation primaire, traité de Cheng Dengji (鄒聖脈) poursuivi par Zou Shengmai (鄒聖脈). JEAN LARTIGUE, LE « PRECIEUX COMPAGNON », « L'AMI INCOMPARABLE ». Officier de marine et futur amiral, filleul de Pierre Loti, Jean Lartigue (1886-1940) fit connaissance avec Victor Segalen en Chine en 1909, alors que lui-même servait à bord d'une canonnière sur l'embouchure du Yang-Tseu-Kiang. Les deux hommes se fréquentèrent à Pékin et se découvrirent une complicité intellectuelle fondée sur une admiration mutuelle, encore renforcée par leur goût commun pour la littérature, et pour la culture chinoise - ils décrochèrent tous deux un brevet d'interprète. Ils échangeaient sur leurs travaux sinologiques et littéraires : Victor Segalen le consulta sur l'emplacement des sceaux qu'il souhaitait appliquer dans les volumes de Stèles, lui demanda de chercher pour cela une encre rouge adéquate, et Jean Lartigue fut des premiers à recevoir un exemplaire de l'ouvrage, en Chine même. Victor Segalen lui écrivit ainsi le 11 ao
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