LA FAYETTE (Gilbert Du Motier de). Lettre autographe signée - Lot 77

Lot 77
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LA FAYETTE (Gilbert Du Motier de). Lettre autographe signée - Lot 77
LA FAYETTE (Gilbert Du Motier de). Lettre autographe signée à Romain Joseph de Brigode. MONTGOMERY (ALABAMA), 4 mars 1825. Une p. 1/4 in-4, adresse au dos avec cachet de cire noire à ses initiales « L F. » conservé en deux parties ; déchirures au feuillet d'adresse dues à l'ouverture sans atteinte au texte. RARE ET MAGNIFIQUE TEMOIGNAGE DE SA TRIOMPHALE TOURNEE AUX ÉTATS-UNIS. À la sollicitation du président James Monroe, le marquis de La Fayette vint aux États-Unis comme « invité de la nation ». D'août 1824 à septembre 1825, il visita les vingt-quatre États que comptait alors le pays. Considéré comme le héros français de l'Indépendance, alors que Rochambeau était mort en 1807, le marquis de La Fayette put faire l'expérience de l'immense popularité dont il jouissait : il reçut toutes sortes de présents, tandis que des villes, des rues ou des écoles étaient rebaptisées de son nom en son honneur. Le futur diplomate Auguste Levasseur, qui accompagna le marquis, publia en 1826 un récit de ce voyage. « Je réponds à la fois à Célestine et à vous, mon cher ami, n'ayant qu'un moment au milieu de notre course rapide dont le but bien désiré de nous rapprocher avant la fin de l'été de tout ce qui pleurerait avec nos pertes communes si nous n'étions pas nécessairement séparés par un immense espace. Vous savés ce qu'était pour moi M[a]d[am]e d'Hénin , ce qu'était pour nos deux familles l'excellente M[a]d[am]e de Tracy. [Amie intime du marquis de La Fayette et ancienne dame du Palais de Marie-Antoinette, Adélaïde Félicité Étiennette de Guinot de Monconseil, princesse d'Hénin-Liétard, était morte en août 1824 ; fille du comte de Tracy dont les écrits philosophiques influencèrent Thomas Jefferson, Françoise Émilie Destutt de Tracy était la belle-mère de Georges Washington de La Fayette, fils du marquis, et venait de mourir en décembre 1823 ; en outre, le beau-père du marquis de La Fayette, Jean-Paul Louis François de Noailles était mort en octobre 1824.] De bons amis et bons citoïens ont aussi péri depuis notre départ, et ici, depuis notre arrivée, il est mort plusieurs hommes dignes de nos regrets, parmi lesquels deux respectables compagnons d'armes. C'est ainsi que DANS LE TOURBILLON DE BONTES LES PLUS TOUCHANTES, DE JOUISSANCES TRES VIVES, mon bonheur a été troublé par de grandes calamités et d'autres sujets de regret. Il y a près de huit mois, mes chers amis, que chaque jour d'une vie active, et chaque pas d'une grande étendue de païs ont été marqués par tout ce qui peut flatter et toucher le coeur ; LA PROSPERITE PUBLIQUE ET INDIVIDUELLE DES ÉTATS-UNIS, LA RAPIDITE ET L'IMPORTANCE DES AMELIORATIONS et des créations seraient un problème aussi insoluble qu'il paraît surprenant, si la solution ne se trouvait tout simplement DANS LA PRATIQUE REELLE DES INSTITUTIONS LIBRES CONSERVEES PAR LE PATRIOTISME ET GOUVERNEES PAR LE BON SENS. Tout cela se fait à bon marché, si vous exceptés le passage de l'hôte national, et ailleurs on paie bien cher, comme je disais l'autre jour, l'arbitraire, les privilèges et les tracasseries... JE VIENS DE PASSER DE L'ÉTAT DE GEORGIE DANS LE NOUVEL ÉTAT D'ALABAMA [admis dans l'Union en 1819] EN TRAVERSANT PENDANT QUATRE JOURS UNE CONTREE ENCORE HABITEE PAR LES INDIENS, ET CEUX-CI ONT PRIS PART AUSSI AUX RECEPTIONS DONT J'AI LE BONHEUR D'ETRE L'OBJET : NOUS AVONS TROUVE ICI DEUX BEAUX BATEAUX A VAPEUR QU'ON A FAIT VENIR POUR NOUS CONDUIRE A MOBILE D'OU NOUS IRONS A [LA NOUVELLE-] ORLEANS POUR REMONTER LE MISSISSIPI ET L'OHIO, ET VISITER TOUS LES ÉTATS DE L'OUEST. Nous reviendrons ensuite à Boston où je suis attendu le 17 juin pour la première pierre du MONUMENT DE BUNKERS HILL [commémorant la bataille de Bunkers Hill, tenue le 17 juin 1775 entre les patriotes américains et les Anglais à Charleston, face à Boston]. Adieu, mes chers amis. Mille amitiés à votre frère [le comte Louis-Marie-Joseph de Brigode, pair de France]. J'embrasse Georgine et Gabrielle, dont je suis charmé de trouver les noms dans les gazettes américaines... » MEMBRE DE LA FAMILLE DU MARQUIS DE LA FAYETTE, ROMAIN JOSEPH DE BRIGODE (1775-1854) était l'époux d'une petite fille de celui-ci, Célestine de Faÿ de La Tour-Maubourg. Il commença sa carrière comme auditeur au Conseil d'État et membre du Corps législatif sous l'Empire, puis fut député du Nord à maintes reprises de 1815 à 1837, siégeant avec la gauche constitutionnelle à laquelle appartenait également La Fayette.
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