DELAMBRE (Jean-Baptiste). Apostille autographe signée (envir - Lot 75

Lot 75
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300 - 400 EUR
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DELAMBRE (Jean-Baptiste). Apostille autographe signée (envir - Lot 75
DELAMBRE (Jean-Baptiste). Apostille autographe signée (environ 2 pp. in-4) sur une lettre de son épouse Élisabeth Sinfray (une p. 3/4 in-4) adressée à Michel-Louis-Étienne Regnaud de Saint-Jean-d'Angély. S.l., [février ou mars 1816]. Élisabeth Delambre, liée à la famille de l'épouse de Regnault, écrit : « Les jours, les semaines, les mois s'écoulent, cher bon ami, depuis l'instant où vous & votre Auguste avez pris le parti, le trop cruel et malheureusement trop sage parti de vous éloigner d'une famille si tendre & si chérie ! [le destinataire de la lettre, compris dans l'ordonnance de proscription de juillet 1815, était parti aux États-Unis avec son fils Auguste, futur maréchal du Second Empire.] Nous qui tenons encore bien plus à vous par le choix et l'affection que par l'alliance, nous avons partagé toutes les alarmes de vos plus proches, nous partageons encore leurs regrets... Nous espérons toujours que de meilleurs conseils feroient révoquer ou du moins adoucir les sévères mesures qui mettent tant de familles dans les larmes et entretiennent une inquiétude générale si contraire au retour de la tranquillité et par là si opposée aux véritables intérêts de ceux mêmes que l'on prétend servir en les employant... Je laisse la plume à mon mari, que je quitte pour aller voir Sophie, venue à Paris pour affaire - ce sera la première fois que je l'embrasserai depuis le départ de son mari [Sophie Guesnon de Bonneuil, soeur de l'épouse de Regnaud, et épouse du poète et auteur dramatique Antoine-Vincent Arnault, qui fut un proche de Napoléon Bonaparte sous le Consulat et qui fut compris dans l'ordonnance de proscription de juillet 1815]. Mon coeur se serre en y songeant, il se serre encore plus, très chers amis, en vous disant un triste adieu, mais il le faut. Je vous embrasse de toute mon âme. Adieu donc ! » Jean-Baptiste Delambre ajoute : « Ma femme vous a exprimé nos communs sentimens, mon cher confrère, il me reste à vous rendre compte de la commission dont vous m'avez chargé comme secrétaire de la classe des sciences [à l'Institut, auquel Regnaud appartenait depuis 1803, dans la classe des Sciences morales et politiques]. LE VOLUME DE LA NOUVELLE SOCIETE AMERICAINE A ETE MIS SUR LE BUREAU A L'OUVERTURE DE LA SEANCE SANS QUE JE SÇUSSE COMMENT IL ETAIT VENU NI QU'IL RENFERMAT UNE LETTRE DE VOUS [Regnaud était en contact avec la Literary and philosophical society of New York, qui avait été fondée en 1814 et qui venait de faire paraître en 1815 le premier volume de ses Transactions]. J'en fis l'annonce à la classe à l'ordinaire, en lisant le titre de l'ouvrage et la table des mémoires qu'il contenait. C'est en tournant les pages que j'apperçus votre lettre dont je lus aussitôt ce qui concernait l'Institut. Ce que vous disiez de ce corps et de votre attachement pour les membres qui le composent a réveillé dans le coeur de tous vos confrères, et particulièrement dans ceux qui ont l'avantage de vous connaître plus intimement, tous ces sentiments que l'absence ne pourra diminuer. La manière noble et touchante dont vous les exprimiez a rappellé ces tems où votre éloquence donnait tant d'éclat aux séances publiques que vous présidiez. Nous espérons toujours les voir renaître. Nous espérons que votre absence ne sera pas longue. Nous le désirons, surtout. Depuis votre départ, votre classe n'a tenu aucune séance publique... On nous a donné des allarmes sur l'existence de l'Institut. On parlait du rétablissement des Académies. On dit aujourd'hui que les trois Académies littéraires resteront unies sous le titre actuel, que la classe des arts sera toute retranchée pour former une Académie séparée. Il faut savoir se faire, suivant l'expression d'un de vos anciens confrères, d'une moindre infortune une ombre de bonheur [citation de la pièce Hypermnestre d'Antoine-Marin Le Mierre]. On croit qu'on va faire paraître l'ordonnance qui était signée il y a onze mois [sous les Cent Jours] et que les circonstances avaient fait supprimer. Elle nommait à plusieurs places qu'elle regardait comme vacantes. La loi de janvier augmente nécessairement le nombre de ces places à donner. On ne sait encore si le Gouvernement y nommera lui-même ou s'il laissera aux classes le droit de présentation. Je me persuade qu'en ce cas particulier elles le regretteraient peu et que si des changemens sont prescrits, on leur épargnera le chagrin d'y coopérer. Le Directoire n'avait pas eu ce ménagement. Nos confrères absens, quoique remplacés, n'ont jamais été réputés étrangers, ils sont tous rentrés à l'Institut. Pourquoi faut-il que la République des Lettres sente les contrecoups des secousses politiques, et que je me félicite d'avoir toujours suivi sans distraction la carrière paisible des sciences ! [La loi du 12 janvier 1816, condamnant à l'exil perpétuel les régicides concernait plusieurs membres de l'Institut, et l'institution fut enti
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