ADAMS (John). Défense des Constitutions américaines, ou De l - Lot 1

Lot 1
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600 - 800 EUR
ADAMS (John). Défense des Constitutions américaines, ou De l - Lot 1
ADAMS (John). Défense des Constitutions américaines, ou De la Nécessité d'une balance dans les pouvoirs d'un gouvernement libre. À Paris, chez Buisson, 1792. 2 volumes in-8, (4 dont celles aux verso blanches)-xxiv-547-(une blanche) + (4 dont celles aux verso blanches)-503-(une blanche) pp., basane porphyre, dos à nerfs cloisonnés et fleuronnés avec pièces de titre et de tomaison noires, triple filet doré encadrant les plats, coupes filetées, tranches dorées ; reliures usagées avec coiffes supérieures abîmées et mors fendus, déchirure anciennement restaurée au f. Ll1 du premier volume (reliure de l'époque). PREMIERE EDITION DE LA TRADUCTION FRANÇAISE par le diplomate Pierre-Bernard Lamare. Elle est assortie de notes par Jacques-Vincent Delacroix (1743-1832), qui collabora au dictionnaire de jurisprudence de l'Encyclopédie méthodique (1782-1789), enseigna le droit public au Lycée de Paris, et fut juge au Tribunal civil de Versailles (1800). L'ouvrage de John Adams avait originellement paru sous le titre « A Defence of the Constitutions of Government of the United States, en décembre 1787 à Londres (où Adams occupait alors le poste d'ambassadeur), et avait été réédité immédiatement après à Philadelphie et New York. UN DEBAT AMERICAIN INITIE PAR LA POLEMIQUE SURVENUE ENTRE LE FRANÇAIS TURGOT ET LE GALLOIS RICHARD PRICE. Au début de 1776, dès avant la déclaration d'Indépendance des États-Unis, le pasteur Richard Price (1723-1791), philosophe et économiste qui fut l'ami de Benjamin Franklin et de John Adams, publia de retentissantes Observations on the Nature of Civil Liberty, the Principles of Government, and the Justice and Policy of the War in America, où il se montrait favorable aux libertés des colonies anglaises en Amérique. L'économiste physiocrate Anne-Robert-Jacques Turgot (1727-1781), qui fut contrôleur général des Finances (1774-1776), écrivit en 1778 une lettre à Richard Price sur la question des États-Unis d'Amérique, dans laquelle il critiquait les Constitutions des neuf premiers États qui s'en étaient dotés (1776-1777), notamment la forme tripartite de gouvernement adoptée (Chambre, Sénat, gouverneur) qui, selon lui, singeait les institutions anglaises et imposait une séparation inutile dans une nation égalitaire. Cette lettre fut livrée au public en 1784, en appendice à un nouveau libelle de Richard Price, Observations on the Importance of the American Revolution. De septembre 1786 à décembre 1787, John Adams composa la présente Défense comme une réponse aux arguments de la lettre de Turgot, pour le lectorat éclairé européen, mais aussi pour peser dans le débat aux États-Unis, alors qu'était rédigée puis mise en discussion et votée la Constitution fédérale. Il affirme ainsi que pour élever la nation en une société égalitaire, il faut en passer par un pouvoir politique centralisé assorti de contrepouvoirs pour éviter la tyrannie. Moins inquiet du pouvoir d'un seul que d'une appropriation du pouvoir par une oligarchie dont il jugeait l'existence inévitable, John Adams explique que la cohabitation d'une Chambre des représentants et d'un Sénat permet seule de conserver un équilibre entre les deux ordres de la société, l'un aristocratique et oligarchique (Sénat), l'autre populaire (Chambre). Avec cette « profession de foi politique », comme il l'écrivait à Benjamin Franklin (« my confession of political faith »), John Adams s'engageait sur des questions de fond pour certaines extrêmement polémiques, et considérait que l'ouvrage allait le rendre impopulaire. Si sa publication ne l'empêcha pas d'être élu, elle provoqua cependant la controverse attendue : James Madison, notamment, reprocha à John Adams de suivre un penchant monarchique réactionnaire et une admiration excessive pour le modèle anglais. LA PARUTION DE CE TEXTE JOUA UN GRAND ROLE AUX ÉTATS-UNIS POUR FACILITER L'ADOPTION DE LA CONSTITUTION FEDERALE : signée en septembre 1787, elle fut ratifiée de décembre à mai 1790 par les 13 premiers États. SA PRESENTE TRADUCTION EUT QUANT A ELLE DE L'INFLUENCE EN FRANCE SUR BOISSY D'ANGLAS, UN DES PRINCIPAUX REDACTEURS DE LA CONSTITUTION FRANÇAISE DE L'AN III (Directoire). UN DES « PERES FONDATEURS » DES ÉTATS-UNIS, PREMIER VICE-PRESIDENT (1789-1797) ET DEUXIEME PRESIDENT (1797-1801), JOHN ADAMS (1735-1826) fut d'abord avocat à Boston, où il s'engagea très tôt contre la politique de l'Angleterre à l'égard de ses colonies américaines, et s'exprima régulièrement dans le débat public comme publiciste et comme membre de la Chambre coloniale du Massachussetts. Délégué aux deux Congrès continentaux, il convainquit ses collègues d'organiser la lutte armée sous le commandement de George Washington contre le pouvoir colonial anglais, et participa à la rédaction de la Déclaration d'indépendance. Il remplit ensuite des missions diplomatiques comme ambassadeur en Hollande (1780),
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