Rare chapiteau abbasside en albâtre, Syrie abbasside, Raqqa, - Lot 37

Lot 37
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Rare chapiteau abbasside en albâtre, Syrie abbasside, Raqqa, - Lot 37
Rare chapiteau abbasside en albâtre, Syrie abbasside, Raqqa, VIIIe-IXe siècle Élément d'architecture en pierre d'albâtre, de base cylindrique et section carrée, sculpté en haut relief de palmettes biseautées disposées sur chaque face autour d'un axe vertical, avec des enroulements de palmettes en saillie à chaque angle, et une fine bordure de rinceaux de palmettes ceinturant la partie supérieure. Haut. : 26 cm ; Larg. : 33 cm ; Profondeur : 33 cm Accidents et usures, un angle cassé et recollé. Provenance : Collection privée française avant 1975 ; acquisition vers 1975 par D.v.L. (1932-2000), Eindhoven, Pays-Bas De prime abord, ce chapiteau à décor d'entrelacs de palmettes abstraites aux formes biseautées évoque les superbes panneaux de stucs des palais de Samarra, la capitale abbasside fondée sur la rive Est du Tigre en 836, au nord de Bagdad, et plus particulièrement les panneaux du style C de Samarra aux décors d'abstraction végétale et géométrique. Néanmoins, ce chapiteau est directement comparable à plusieurs chapiteaux provenant du site de Raqqa en Syrie, dont deux chapiteaux découverts au début du XXe siècle par Friedrich Sarre (1865-1945) et Ernst Herzfeld (1879-1948) lorsqu'ils fouillèrent de nombreux sites dans la région de l'Euphrate et du Tigre, tels par exemple Rosafa, Ctésiphon, Bagdad, Mossoul, Raqqa ou Samarra (F. Sarre et E. Herzfeld, Archäologische Reise im Euphrat- und Tigris-Gebiet, D. Reimer, Berlin, 1911, vol. 2, fig. 322-323, p. 352). Deux autres chapiteaux provenant de Raqqa ont été publiés par Herzfeld dans Der Wandschmuck der Bauten von Samarra und seine Ornamente, Berlin, 1923, pl. XXIV. Plusieurs autres chapiteaux de même inspiration sont conservés au Musée National de Damas, dont un actuellement exposé (no. inv. 13 446), ainsi que de nombreux autres (no. inv. 235 4002, 235 4019, 235 4023 ou 9687-001 par exemple) inventoriés sur la base de données iDAI.objects arachne (syrian capital). Un autre chapiteau au même décor, attribué à Raqqa du VIIIe-IXe siècle est maintenant conservé dans la David Collection à Copenhague (Sheila Blair et Jonathan Bloom, Cosmophilia. Islamic Art from the David Collection, Copenhagen, 2006, cat. 81, p. 156). Capitale éphémère de l'Empire abbasside à la fin du VIIIe siècle, la cité de Raqqa, l'ancienne Nicephorium, fut fondée par le roi grec Séleucos 1er (r. 305-281 avant JC). Elle devint une forteresse sous les Romains et les Byzantins avant d'être prise en 639 par les musulmans qu'ils renommèrent alors al-Raqqa. Le calife omeyyade Hicham embellit la ville en y faisant construire deux palais, puis à l'avènement des abbassides le calife al-Mansour ordonna la construction d'une nouvelle ville en 772, vers l'Ouest, d'abord appelée al-Rafiqa puis renommée Raqqa. A cette époque, la capitale abbasside était Bagdad, mais le successeur d'al-Mansour, le célèbre Haroun al-Rachid, n'aimant pas cette capitale, la transféra à Raqqa pendant 12 ans, entre 796 et 808. La cité fut rapidement abandonnée pour la nouvelle capitale Samarra, située à 125 km au nord de Bagdad, qui devint l'un des principaux sites historiques et archéologiques de l'Islam, et dont les décors de stuc en firent la renommée. La ville de Raqqa fut complètement abandonnée depuis l'arrivée des Mongols au XIIIe siècle. Le site était quasiment désert lorsque les archéologues allemands Sarre et Herzfeld le fouillèrent au début du XXe siècle. C'est à ce moment qu'ils y découvrirent des chapiteaux identiques à celui présenté ici. Expert : Laure SOUSTIEL
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