Grande vente d’art asiatique à Drouot



A l’occasion du Printemps Asiatique, la maison Pescheteau-Badin organisera une vente dédiée aux Arts d’Asie le 13 juin 2024 à l’Hôtel Drouot, avec le concours de l’expert Alice Jossaume. Les arts du Japon seront à l’honneur dans la première partie de la vente, tandis que la seconde se focalisera sur les arts de la Chine et du Sud-Est asiatique.



Les arts du Japon


Une large partie des pièces mises en vente provient de la collection de Maurice Garçon, avocat renommé et membre de l’Académie française de 1946 à 1967. Amateur d’art et de littérature, il a accumulé des objets emblématiques des arts traditionnels japonais, notamment des inros des périodes Edo et Meiji. Ces inros, petites boîtes utilitaires réservées aux hommes, présentent pour certaines un décor précieux et raffiné, façonné avec des incrustations de nacre ou de corail. Comme l'indique l'experte Alice Jossaume, la qualité et le très bon état de conservation de cette collection sont remarquables.

La vente inclura également d'autres objets tels que des netsuke fabriqués en ivoire, en corne ou en buis, ainsi que des estampes et des porcelaines.




JAPON - Époque MEIJI (1868 - 1912)
Saya inro à trois cases, saya polylobée en laque kinji et gyobu nashiji et incrusté en shibayama en nacre, corail et écaille d'un oiseau et d'une oie volant parmi les pivoines au-dessus d'un ruisseau, au loin des montagnes sur une face, sur l'autre incrusté en taka zogan de sentoku, suaka et cuivre doré d'un homme tentant de s'échapper d'un fantôme sortant d'une boite et l'attrapant par son vêtement, pendant qu'un kappa le tient par le cou, et qu'un immense pigeon lui fait peur, les côtés ornés de motifs de fleurs et d'oiseaux stylisés et entouré d'un fil de shibuichi incrusté. Signé dans un cartouche en shibucihi Nemoto zo. 
L'inro à l'intérieur en laque togidashi et laque kinji et hirame orné de motifs décoratifs de svastika, kikko, asanoha, hishi, pivoines et motifs géométriques.
H. saya 11 cm. H. Inro 10,5 cm
Provenance :
Collection Maurice Garçon, n°126 (étiquette).
6 000 / 8 000 €





JAPON - Milieu Époque EDO (1603 - 1868)
Plateau en forme de marre en laque kinji orné en hira maki-e de laque or de vagues, sur lequel est posé un couple de canards mandarins miyakodori formant boîte en laque or et argent, le plumage finement ciselé. L'intérieur en laque nashiji or.
L. plateau 16 cm; L. canards 6 et 6,5 cm
Provenance :
Collection Maurice Garçon, n°229 (étiquette)
Collection André Schoeller, vente, Mes Ader & Jozon, 14-16 mai 1956, Drouot, lot 228, canards reproduits pl.XVI
2 000 / 3 000 €





JAPON - Époque EDO (1603 - 1868), XVIIIe siècle
Inro à quatre cases en laque nashiji or et ohirame décoré en taka maki-e de laque rouge et incrustations de verre rose d'une grenade ouverte dans son feuillage.
Intérieur en laque nashiji or. Ojime en métal en forme de Daruma.
Netsuke en buis, Shojo assis. Signé Kyui zo.
H. 3 cm
Provenance :
Collection Maurice Garçon, n°145 (étiquette)
Collection G.E. Lang, n°1 (étiquette)
4 000 / 6 000 €




Les arts de la Chine

Un vaste assortiment d'arts décoratifs de la Chine et du Sud-Est asiatique, incluant peinture, sculpture, porcelaines, pierres dures, ivoires, statuaire et ameublement, sera mis en vente. Parmi les pièces phares, deux objets impériaux se distinguent : un vase de l'époque Qianlong et un éventail de l'époque Jiaqing.



CHINE - Époque JIAQING (1796 - 1820)
Éventail en papier doré et brins en ivoire, peint à l'encre et couleurs représentant des pivoines roses. En haut à droite, un poème de l'empereur Jiaqing calligraphié et peint par HUANG Yue (1750-1841).
Les treize brins en ivoire teinté sculptés de pêches et grenades dans leur feuillage, des chauve-souris voletant autour. 
 H. 34,7 cm 
Référence: éventail en bambou et peint par HUANG Yue conservé au Palace Museum, numéro: 00136773
8 000 / 10 000 €




Ce vase porte au revers la marque en émail de l'empereur Qianlong. Il témoigne de la période d’apogée que connaît la porcelaine chinoise sous son règne. Son décor, caractéristique de cette période, appartient à la famille des yangcai. Les motifs de rinceaux végétaux, qui se détachent sur un fond turquoise, rappellent les émaux cloisonnés que l’empereur affectionnait et qu’il contribua à remettre au goût du jour.



CHINE - Epoque QIANLONG  (1736 - 1795)
Potiche balustre en porcelaine émaillée polychrome de la famille rose et or "yangcai" à l'imitation des émaux cloisonnés de fleurs de lotus dans leurs rinceaux et chauve-souris, le pied orné d'une frise de feuilles et frise de ruyi au col. Au revers, la marque en émail or de Qianlong en zhuanshu. (Infimes fêlures au couvercle)
H. sans couvercle 34 cm
H. 42 cm avec couvercle
Référence : un vase au décor similaire reproduit dans The complete collection of Treasures of the Palace Museum, vol. 39, p. 136, fig. 119
60 000 / 80 000 €



La vente mettra également en avant les pierres dures, avec une sélection de bijoux et d'ornements. On y retrouve notamment une importante coupe de mariage en jade, datant du XVIIIe-XIXe siècle. Pour Alice Jossaume, sa couleur foncée, que l’on qualifie de « vert épinard », est peu courante. Par ailleurs, elle arbore un riche décor sculpté, évoquant des souhaits de longévité et d'immortalité. On y retrouve des pivoines, des papillons, des champignons lingzhi et, plus rare encore, des nandina ou « bambou céleste » – une plante fréquemment associée aux vœux de Nouvel An ou d'anniversaire.



CHINE - XVIIIe/XIXe siècle
Coupe de mariage en jade (néphrite) vert épinard, au centre à décor sculpté en relief de pivoines, lingzhi et nandina, les anses en forme de papillons supportant des anneaux, l'extérieur sculpté de lotus dans leurs feuillages. (Veine naturelle). 
L. 34 cm 
15 000 / 20 000 €



On retrouvera également dans la vente une section dédiée à la statuaire avec des objets réalisés du XIIe au XIXe siècle, dont un Bouddha Ming, une statue Khmer et des masques et divinités tibétaines et chinoises.



CHINE - Dynastie MING  (1368 - 1644), XVIIe siècle
Importante statue de Guanyin en bronze doré assise en padmasana sur son socle en forme de lotus reposant sur un socle ajouré de rinceaux, la main droite en vitarka mudra, la main gauche tenant un bol, les yeux mi-clos, les mèches de cheveux retombant sur les épaules, le torse paré d'un pectoral, la tête surmontée d'une couronne de rinceaux au milieu de laquelle trône le bouddha Amitabha.
 H. Guanyin 41 cm; H. totale 54 cm 
30 000 / 40 000 €


 
INFORMATIONS
Grande vente d’art asiatique
Jeudi 13 Juin 2024 à 14h
Hôtel Drouot, 9, rue Drouot 75009 Paris
Expert : Alice JOSSAUME, cabinet Portier