Le 23 octobre, la maison Pescheteau-Badin disperse aux enchères le fonds d'atelier du peintre et sculpteur japonais Haruhiko Sunagawa, décédé en 2022. L'exposition de cette collection unique aura lieu le vendredi et le samedi précédant la vente, à l'hôtel Drouot à Paris.
C'est une opportunité rare d'acquérir plus de 400 œuvres directement issues de l'atelier de l'artiste, qui se situait dans le 15ème arrondissement de Paris. Cette collection variée comprend des dessins, tableaux et sculptures, offrant une vue d'ensemble de la carrière prolifique et innovante de Sunagawa.
Il s'agit d'une vente judiciaire. Les enchères se feront sans prix de réserve et débuteront à quelques centaines d'euros. Les acheteurs bénéficier ont également de frais plus avantageux : 14,28% TTC.
Sans titre, 1976, 42 × 30 cm
Crayon et encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à droite
(Papier jauni, en l'état)
Cette vente offre un récit chronologique de la biographie de l'artiste. Elle est l'occasion deredécouvrir un artiste important du mouvement cinétique.
Né au Japon en 1946, Haruhiko Sunagawa a étudié la physique à l'Université des sciences de Tokyo et les arts plastiques au Hammersmith College of Arts de Londres. Le début de sa carrière est ponctué denombreuses expérimentations sur les différents style set techniques. La vente propose quelques œuvres de jeunesse, notamment des dessins de natures mortes et des portraits marqués par l'influence d'Odilon Redon et de Chagall.
Les années 70 marquent un tournant dans sa production artistique ; ses œuvres figuratives font place à la géométrie, à l'abstraction et aux jeux de contraste. Il développe ce qu'il appelle un “alphabet du mouvement". Cette nouvelle orientation coïncide avec son installation à Paris en 1978.
Il s'oriente alors vers l'art cinétique, uncourant artistique qui prend son essor dans l'immédiat après-guerre, et dont la reconnaissance internationale trouve son point d’acmé avec deux grandes expositions: Le Mouvement, initiée par la galerie Denise René en 1955, et The Responsive Eye, au MoMA, en 1965. Si le terme regroupe une grande variété d'artistes, un dénominateur commun réside dans la volonté de jouer avec la perception du spectateur, soit par la mise en mouvement des œuvres, soit par une recherche d'effets optiques. Les œuvres de Sunagawas' inscrivent parfaitement dans cette trajectoire, jouant du contraste entre le noir et le blanc, d'illusions géométriques et de matériaux transparents comme le verreou le plexiglas. La précision mathématique qui se dégage alors de ses œuvres n'est pas sans rappeler saformation première à la physique.
Dans son travail, Sunagawa privilégie le réseau des lignes et du noir et blanc
explique l'expert de la vente, Agnès Sevestre-Barbé
Sans titre, 1975, 42 × 30 cm
Pastel sur papier.
Signé et daté en bas à droite.
(Papier légèrement jauni)